18
MARS

Le Burundi sans mémoire et sans paix ? À propos d’éléphants, d’abeilles et d’araignées

Conférence
Ouvert au grand public
18.03.2015 17:15
Présentiel

Le Burundi a été le théâtre récent de crimes contre l’humanité et d’actes génocidaires. Ce n’est qu’apparemment que, depuis quelques années, il connaît un calme relatif, que certains appellent la paix.
Les éléphants, dit-on, se souviennent trente ans plus tard de ceux qu’ils ont rencontrés, ne fût-ce que quelques instants. Pourquoi la mémoire des souffrances est-elle si durablement incrustée dans le cœur des Burundais alors que le monde ne se souvient de rien ?
Les abeilles vivent en communauté, mais, observait déjà Aristote, elles ne se donnent pas de lois et ne créent pas de tribunaux parce qu’elles ne sont pas capables de parole commune sur ce qui est juste et injuste. L’État voisin du Burundi a connu un génocide, a créé des tribunaux et a promulgué des lois censées réconcilier la population avec elle-même. La paix a-t-elle pour autant gagné contre l’horreur ?
Selon la vision du monde qui prévaut en Afrique centrale, le monde et les humains constituent un jeu de forces vitales dont aucune ne peut subir de modification sans que toutes en ressentent quelqu’effet, comme vibre la toile de l’araignée si vous touchez un seul de ses fils. Quelles sont les forces qui ont été ébranlées au Burundi ? Celles de la mort ? Celles de l’indignité ? Où trouver celles de la paix, de la réconciliation et, qui sait, celles du pardon ? Mais, au fait, qui devrait pardonner quoi à qui ?
Quand?
18.03.2015 17:15
Où?
Site MIS 01 / Salle Amphi A
Avenue de l'Europe 20, 1700 Fribourg
Organisation
Domaine Sociologie, politiques sociales et travail social
severine.moll-lauper@unifr.ch
Rte des Bonnesfontaines 11
1700 Fribourg
026/300 77 86
Intervenants
Jacques FIERENS - juriste et philosophe, professeur à l’Université de Namur
Pièces jointes

CYCLE d'événements:
Mémoire, (in-) oubli et responsabilité

Il est des actes et des souffrances à jamais impardonnables et irréparables. Et pourtant il importe à chaque fois de tenter de réparer le lien social défait, de tenter de reconstruire un vivre-ensemble paisible. Mais comment pardonner l’impardonnable ? Comment oublier sans oublier ? Comment vivre avec un passé si lourd et si obsédant, que toute tentative pour oublier est immédiatement condamnée comme déni, comme aveuglement, comme négation d’un vécu qui ne peut être dit mais qui ne peut aussi être tu.

Nous proposons donc, dans le cadre de ce XXIIIème cycle de conférences publiques, de nous attaquer à ce douloureux passé qui ne passe pas, à ces questions de responsabilité, noyées dans le brouhaha de nos vies quotidiennes et dans les injonctions de réussite personnelle, de performance, de consommation, de statistiques et de concurrence de tous contre tous, alors même que chaque jour des milliers de personnes affrontent un contexte de déshumanisation, de vulnérabilité croissante et d’inexistence sociale.

 
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