L’agonie et le moment de la mort sont des questions éminemment personnelles et éminemment politiques. Personnelles, car par l’agonie se dévoilent la finitude, la fragilité humaine, mais aussi la confrontation au tragique de nos existences. Ce dévoilement de notre incarnation peut être une véritable épiphanie: un chemin ouvrant à différents consentements (capitulation, dissolution, selon l’espérance). Tous sont l’expression de notre liberté, mais certains relèvent d’un courage du désespoir alors que d’autres sont la manifestation d’un courage de vivre. Par l’incarnation qui se dévoile, nous découvrons la nappe phréatique et souterraine qui permet la survenue de toute communauté. Ainsi l’agonie et son accompagnement ouvrent à la question politique qui à son tour se trouve confrontée aux différents types de consentement qu’elle souhaite promouvoir. La fin de vie devient alors un lieu révélateur: voulons nous porter attention à la liberté individuelle de chacun ou souhaitons nous porter notre attention sur la fraternité? Faut-il confronter la liberté et la fraternité?