La conférence intitulée Convention européenne des droits de l’homme et Charia intervient dans un contexte particulier où les organes de protection des droits de l’homme sont de plus en plus confrontés à un contentieux mettant en cause des aspects de la Charia. Plus encore, la question de sa compatibilité avec les normes protectrices des droits de l’homme est clairement posée. En ce sens, le rapport adopté par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe «Compatibilité de la charia avec la Convention européenne des droits de l’homme: des États Parties à la Convention peuvent-ils être signataires de la «Déclaration du Caire»? (2019)» en constitue un exemple significatif. Il conviendra donc de mettre en évidence et classer les différents points de rencontre entre la CEDH et la Charia et de déterminer si le positionnement du juge européen face au particularisme islamique, qui est souvent source de malentendu, rejoint celui d’autres organes de protection des droits de l’homme (Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ; comité des droits de l’homme des Nations-Unies...). Une approche ouverte et décloisonnée du droit international des droits de l’homme est ici essentielle dans la mesure où le sujet amène à s’interroger sur la conciliation entre le principe de l’universalité et une approche pluraliste de la réalisation des droits de l’homme. L’avènement, certes timide, d’un système arabo musulman de protection des droits de l’homme permettra également de nourrir cette approche comparative.