La notion de personne apparaît traversée aujourd’hui d’une certaine ambiguïté qui a son origine dans des conceptions anthropologiques rivales. La première relève de la définition «classique» de personne qui remonte à Boèce et qui se réfère à la notion de substance; la seconde se réfère à la conscience (de soi). On peut aussi rappeler une troisième position, celle des personnalistes, qui se constitue comme une sorte de compromis. Or, tandis que la dignité de la personne, dans le cas de Boèce, a à faire avec l’être, dans la perspective lockienne elle concerne la possession d’une capacité, qui nous permet de produire un certain éventail d’activités. Ce contraste fait surgir une question: l’adoption d’un modèle plutôt que l’autre, ne produit-il pas deux mondes humains totalement différents?