A partir de l’anthologie que j’ai dirigée, La rébellion du Deuxième Sexe – L’histoire de l’art au crible des théories féministes anglo-américaines (1970-2000), ainsi que les textes que j’ai publiés depuis, je vais retracer les grandes lignes des mouvements de pensées féministes qui se sont attachées à déconstruire les stéréotypes à l’œuvre dans la fabrique de l’art et de l’histoire de l’art. Les analyses anglo-américaines permettent de saisir certains aspects du discours hégémonique et androcentré de l’histoire de l’art que les théoriciennes féministes ont remis en cause. Depuis les années 1970, plusieurs vagues féministes se sont intéressées à des points particuliers, étayées par des pensées sociales, historiques, philosophiques plus larges.
Je vais m’attacher à l’évolution de l’implication féministe en art dans sa variété et dans son historicité, pour parcourir ensemble quarante années de débats, qui comprennent des critiques internes aux féminismes, mais aussi les questions de personnes de couleurs, de masculinités, de sexualités et sexuations variées. Ces perspectives visent à enrichir, déconstruire et ouvrir l’histoire de l’art dominante. Elles ont permis l’écriture d’autres histoires de l’art.

Fabienne Dumont est historienne de l’art, professeure à l’EESAB (Ecole européenne supérieure d'art de Bretagne) et critique d’art. Ses ouvrages: Des sorcières comme les autres – Artistes et féministes dans la France des années 1970 (PUR, 2014) ; (dir.) La rébellion du Deuxième Sexe – L’histoire de l’art au crible des théories féministes anglo-américaines (1970-2000) (Les presses du réel, 2011) ; (dir., avec Emmanuelle Chérel) L’histoire n’est pas donnée – Art contemporain et postcolonialité en France (PUR, 2016) et (dir., avec Sylvie Ungauer) À l’Ouest toute ! Travailleuses de Bretagne et d’ailleurs (Les presses du réel, 2017). Des textes au sujet de Tsuneko Taniuchi, Andrea Bowers, Marie Preston, Chercher le garçon, du genre en art pour l’Encyclopeadia Universalis, Nil Yalter, Cathryn Boch ou Margaret Harrison.