Les progrès de l’imagerie médicale, avec notamment les performances accrues de l’IRM, ont permis il y a une vingtaine d’années de réaliser une découverte majeure en ce qui concerne le développement du cerveau à l’adolescence : contrairement à la croissance staturale qui s’achève en fin d’adolescence, la maturation cérébrale se poursuit jusque dans la troisième décade de la vie. Le remaniement de l’architecture neuronale cérébrale a des conséquences sur la socialisation et les comportements à risque de cette période de la vie. Le cortex préfrontal, siège des fonctions exécutives et des fonctions cognitives de haut niveau, est le dernier élément cortical à parvenir à maturation. Cela engendre un décalage entre le moment de l’apparition de la puberté avec ses débordements hormonaux et émotionnels, et celui de la possibilité de contenir ces pulsions à l’aide d’un cortex préfrontal mature. Alors que l’adolescence est une période de force physique et intellectuelle exponentielle, c’est aussi une phase d’augmentation massive de la morbidité et de la mortalité. Cette période de décalage est à la fois une source de risques comportementaux importants et également un vecteur d’opportunités pour le développement de la socialisation et de la cognition, si importantes à cette période de la vie.